Comment en finir avec les dépenses compulsives ?
En comprenant les ressorts cachés de l’achat, et surtout en mettant en pratique quelques astuces
Irrésistible
« J’achète des trucs sur un coup de tête, c’est irrésistible, puis des mois après je réalise que je ne les porte jamais »
bah oui, sur le moment, c’est indispensable, c’est juste ce « truc » qui bouche ton horizon, il te le faut, tu le veux.
Et en plus c’est en solde – ou c’est pas si cher que ça, et puis ça va pile poil avec ça, et puis …
À peine la porte du magasin passée – ou l’ordinateur refermé ! – tu n’y penses presque plus, soulagée, repue.
Et à la fin du mois, il y a un trou dans ton budget et tu te dis que tu ne fais pourtant pas d’excès, que tu t’achètes parfois une bricole, mais pas beaucoup plus que l’essentiel, bref, tu ne réalises pas vraiment où part cet argent qui te manque pour ne pas être à découvert.
Tu as le sentiment que quelque chose t’échappe, mais quoi exactement ?
Tu te sens nulle, tu te juges, mais tu ne sais pas comment faire bouger les choses,
puis tu repasses devant une vitrine et …
OK, tu essaies de résister, une vraie lutte intérieure, tu te sens prise au piège, c’est ta liberté qui est en jeu là et tu as besoin d’affirmer ta liberté.
Les dépenses compulsives c’est perdant / perdant
Peu importe l’issue, au final, c’est perdant / perdant … un « truc » qui ne te fera pas tant de bien que ça, ou bien une renonciation qui te coute.
Pourquoi tu rencontres ce problème ?
Tu as donné à ces achats (et à l’argent qui te les permet) le pouvoir de ne pas affronter une émotion qui t’encombre, ou que tu ne veux pas ressentir.
Par exemple ? La maitresse de ton fils t’a appelé pour se plaindre une fois de plus qu’il n’a pas apporté ses fournitures, et tu as bafouillé quelques excuses ou justifications avant d’écourter l’appel. Tu te sens en colère, contre elle, contre ton fils que tu as aidé à se préparer ce matin, contre toi-même, et peut-être même que tu te juges encore une fois une « mauvaise mère ».
Tu n’as pas envie d’écouter ces colères et tes ruminations se font en tâche de fond : tu te réfugies dans une tâche, pendant l’heure qui suit avant de quitter ton travail.
Sur le chemin du retour tu passes devant une vitrine et hop ! Tu croises « le » débardeur !
L’achat te crée une petite bouffée d’oxygène – et de dopamine, en passant 😉 et ça calme ta colère (la dopamine, c’est « l’hormone du plaisir », pour faire simple).
Tant mieux.
Avec cet achat, tu as choisi la fuite (et p*** ça fait du bien).
Écouter l’émotion pour freiner les dépenses compulsives
Or une émotion, elle est là justement pour te donner une information.
Une émotion, c’est ce qui te met en mouvement. C’est un indice fiable qu’il y a quelque chose que tu dois faire, vivre, transformer. Dans cet exemple c’est la colère, et la colère est là pour te dire que tes besoins, tes limites ne sont pas respectés.
Parce que l’écouter, cette colère, ça te demanderait d’affronter le problème, de gérer la situation, et tu te sens impuissante à trouver une solution. Avoir une vraie conversation avec la maitresse ? Pfff ! Avec ton fils pour le responsabiliser ? Avec toi même ?
Tu préfères baisser les bras pour ne pas faire de vagues, de changements : il suffit d’arrondir le dos. Et de te faire un petit plaisir.
Au fond, tu peux sentir que cet achat nourrit autre chose qu’un besoin matériel, tangible palpable : il te suffit de le comparer à ce que tu ressens lorsque tu paies pour quelque chose qui est vraiment important à tes yeux – nourriture, vêtement que tu porteras « quotidiennement », dentiste, …
En comparant ce que tu ressens tu constateras qu’il y a une vraie différence à l’intérieur.
Cet achat compulsif nourrit autre chose : tenir à distance cette émotion que tu n’as pas envie de regarder, bien souvent, et que l’achat « distrait », ou apaise, recouvre, comme si tu lui donnais un tranquillisant.
Pourquoi ce serait mieux d’écouter ton émotion ?
Bah parce que tu as bien constaté qu’en faisant un achat de + ça ne fait que calmer momentanément, mais ça ne t’empêchera pas de recommencer – puisque l’émotion n’a pas été écoutée : au contraire, tu as consolidé une situation qui ne te convient pas.
Quand tu luttes pour ne pas céder, cette émotion te submerge, et c’est insupportable, elle prend une autre couleur, la séduisante couleur de ton besoin de liberté. Si tu choisis l’achat, elle se calme – mais seulement jusqu’à la prochaine fois.
Il n’y a pas en toi d’un côté une bonne élève raisonnable qui pourrait résister et de l’autre une irresponsable capricieuse, il n’y a pas une opposition entre liberté et frustration !
Quand tu « cèdes à la tentation » (oh c’est mal !), ce n’est pas ta liberté que tu affirmes, c’est ta prison que tu renforces.
En fait, la première chose à regarder quand tu es addict aux dépenses compulsives, c’est l’émotion que tu tranquillises et les informations qu’elle te donne sur une situation à changer. Là j’ai parlé de la colère, mais il y en a d’autres !
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PS : tu te demandes quel rapport entre l’image et l’article ?
pfff ! la liberté peut-être ?
(c’est surtout parce que je la trouve jolie !)