La boussole, c’est ce qui indique le repère principal afin de se diriger « tout terrain ». Pourquoi ne pas assumer simplement que le repère, c’est la décision d’être heureux ?
Cet été je vous parlais du GPS et de sa « souplesse » pour reprendre le bon itinéraire quels que soient les circonstances, arrêts, ou erreurs de trajectoire,
Aujourd’hui, c’est de la boussole que j’aimerais vous parler 🙂
Une boussole pour la vie ?
J’ai terminé il y a quelques jours un livre formidable (« L’émergence des créatifs culturels ») et il y a une petite phrase qui me reste en tête depuis, que j’ai décidé de partager avec vous :
Le coaching, les thérapies, et d’une manière générale tout ce qui a trait au développement personnel, vient du fait que nous sommes … séparés !
que nous nous vivons comme séparés.
Notre monde, nos sociétés favorisent et encensent cette image de “seul contre tous”, individualiste et compétitif, et les questions essentielles les plus anciennes de l’humanité – « qui sommes-nous, d’où venons nous, où allons nous » – sont noyées sous des avalanches de questions matérielles. Absorbés par la nécessité de répondre à ces questions matérielles, nous sommes désorientés et beaucoup plus fragiles au moment de prendre des décisions.
Dressés pour être efficaces, productifs et prévisibles, nous sommes valorisés par notre capacité à agir sans réfléchir. Le manque d’intériorité est la meilleure façon d’entrer dans le moule.
Le psychiatre Stanislav Grof en parle très bien ici.
Et pourtant, c’est lorsque nous nous autorisons à chercher en nous les réponses à ces questions essentielles que nous pouvons trouver notre chemin pour être plus heureux et plus accomplis. C’est même précisément une des plus surprenantes réussites de nos sociétés de nous avoir à ce point laissé oublier qu’un de nos objectifs communs est d’être … heureux.
Sans conscience de nos objectifs profonds, nous manquons de boussole pour nous diriger dans la vie.
– en l’absence de rites de parole, ou d’initiation,
– en l’absence de soutien mutuel (remplacé dans le meilleur des cas par la charité et “l’assistanat” avec une pointe de condescendance et d’achat de bonne conscience),
– en l’absence de place donnée aux anciens, leur sagesse et leur patience, leur expérience et leur recul sur le sens sacré de la vie,
– en l’absence de récit collectif pour donner envie de grandir ensemble et de coopérer, d’aller vers des buts qui transcendent un peu la recherche du confort personnel immédiat,
– en l’absence de respect de la nature qui est vue au pire comme une menace et au mieux comme un réservoir dans lequel puiser …
– en l’absence de respect de la parole, travestie, détournée, mensongère, objectivée, alors qu’elle est l’un des endroits du lien,
nous nous sentons bien seuls, sans repères, et désorientés !
Pas étonnant, donc, que les différentes formes d’accompagnement, collectifs ou individuels, explosent sous la demande…
Nous avons besoin de lien, d’écoute, de sens, et d’objectifs, nous avons besoin de prendre notre place dans le monde et “parmi” nos semblables.
Et nous trouvons dans ces accompagnements et dans toutes les formes de développement personnel les moyens de nous reconnecter à nous mêmes et aux autres, à notre histoire, nos questions, nos projets.
À vos boussoles ! Courrez embrasser quelqu’un, faire un compliment, donner un coup de main, respirer une fleur, ou au contraire arrêtez vous quelques minutes le temps de vous poser tranquillement sans rien faire et, tout simplement :
prenez la décision d’être heureux !
Tout objectif clair et essentiel fonctionne comme une boussole : il permet de se poser les bonnes questions, de demander de l’aide et de prendre les bonnes décisions, il évite la dispersion, les distractions inutiles et vous éclaire comme un phare dans la nuit 🙂
PS : Il y en a surement parmi vous qui ont pris consciemment cette décision d’être heureux : pourriez vous partager dans les commentaires comment cela s’est passé ?
Re-PS : je viens de voir qu’il existe un livre (que je vais acheter de ce pas !) qui s’appelle « Une boussole pour la vie », de Fabrice Hervieu-Wane. Il traite des rituels initiatiques qui ont disparu de nos sociétés. A mon sens, ces rituels mêlaient justement toutes ces composantes manquantes : le récit commun, l’intégration dans le groupe, le respect de la sagesse des anciens … Je vous en reparle dès que je l’aurai lu 😉