Une question d’appartenance ?

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Extra-terrestre ? Non, humaine en mal d'appartenance

Petite, je me suis sentie extra-terrestre : j’ai toujours cherché à comprendre le sens, la signification, la direction, ce qui mobilise les gens autour de moi, les humains autour de moi : « à quoi ça sert ? » « pour quoi tu fais ça ? » Bref, vers quoi allons-nous ?
Puis petit à petit, j’en ai fait mon chemin, et mon métier : chercher le sens… à partir de mon expérience, puis partager, être en lien ET nourrir mon besoin d’appartenance.

J’ai besoin d’écoute, d’être accueillie comme je suis, d’être entendue, aimée, d’appartenir, d’être acceptée, dans mon couple, dans ma famille, ma tribu, parmi mes pairs, dans ce monde… juste pour me sentir humaine, pas extra-terrestre. 

Bon, je suppose que toi aussi… 

L’appartenance est un des besoins fondamentaux de l’être humain !

Ceci dit, les problèmes arrivent de suite : peur du jugement, peur d’être rejetée, d’être incomprise, de ne pas être à la hauteur, d’avoir tort (ajoute ici tout ce qui te sépare…), une multitudes de peurs liées à notre besoin d’appartenance – et à une société qui encourage la loi du plus fort, de l’excellence, de la compétitivité, de l’individualisme, l’obligation de réussite, le « kicékaraison? ».

Et puis ces derniers temps, la distanciation sociale, la polarisation des débats, ont plutôt attaqué de front nos besoins de lien et d’appartenance.

Quelques réactions...

Selon le type de relation (perso, pro, sociale, citoyenne), et le type de situation confrontante, j’ai plusieurs réactions automatiques qui s’activent “malgré moi” quand je me sens rejetée, exclue ou inadaptée. Un stimulus extérieur vient me heurter et entraine une réaction  dictée inconsciemment par mes expériences passées, mes blessures, mes projections, etc. Ce n’est donc pas la réalité, mais l’histoire que je me raconte sur celle-ci qui provoque ces réponses face à ces problèmes – parfois elles s’enchainent, progressent, parfois ça stagne jusqu’à l’insupportable et la mise en mouvement :

  • … c’est pas ma faute :

    C’est l’autre (les autres, le monde), qui me fait souffrir, je fais tout bien ce qu’il faut et ça ne marche pas. Je cherche avant tout à être validée en tant que victime. Si tu ne connais pas le triangle de Karpman, je t’invite à visiter ce lien sur wikipédia.

    J’assume ici que ça peut ressembler à quelque chose de très jugeant, mais ça ne l’est pas, ça existe, c’est tout, et c’est OK. Je me noie régulièrement dans ce ressenti là, celui où j’ai juste besoin d’être consolée. Mais il n’y a aucun mouvement ici, pas de désir possible, et pas de résolution.

  • … je veux comprendre :

    Je vois que c’est un sujet récurrent pour moi, je reconnais que j’ai une part de responsabilité et que je veux savoir laquelle : pourquoi je rencontre cette difficulté ? Je veux comprendre comment j’en arrive là. C’est typiquement dans cette situation que je cherche des tests, que j’ai envie d’un diagnostic, que je cherche dans mon passé, mon éducation, ma famille, ou chez un thérapeute. J’attends une confirmation que j’ai raison de me sentir mal.
    C’est le début de la mise en mouvement. 

    C’est juste aussi : oh comme ça m’a fait du bien de lire que j’étais « projector » en human design – ça explique tant de mes « problèmes ». C’est aussi extrêmement libérateur d’être « étiquetée », de pouvoir valider « ah, je ne suis pas la seule dans ce cas, je suis normale, d’une certaine façon ».
    Et maintenant ? J’en reste là, fin du mouvement ? Ou bien je continue ? Vers quoi ?

  • … je cherche comment faire :

    Je vois que j’ai un sujet récurrent et je passe en mode solution : Comment je fais pour le dépasser ?
    Je ne suis pas assez visible pour mes clients, je fais une formation marketing.
    J’entretiens des relations perso qui ne sont pas satisfaisantes, je fais un stage de CNV.
    Mon CA ne décolle pas, je prends un business coaching, ou une formation instagram.

    Ici, j’achète une solution qui vient de l’extérieur.
    C’est OK aussi – wow, tu n’as pas idée du nombre de solutions extérieures que j’ai acheté. J’ai acquis des compétences (géniales), mais qui ne réglaient pas forcément le sujet de fond. Quel sujet de fond déjà ?

  • … j’accepte l’inconnu :

    J’ai besoin d’être heureuse, épanouie, accomplie, de me sentir en lien.
    J’en prends la responsabilité, je désire ça, je suis prête à transformer ce qui m’est nécessaire pour passer de ce que je vis à ce que je veux vivre.

    Prête à affronter cet inconnu possible mais effrayant (parce que non connu : mon système nerveux est en grande difficulté face à l’inconnu). Quand j’en arrive à ce degré là de conscience et de responsabilité, en fait, j’ai plutôt l’impression, pour moi, que c’est bon signe. Je suis enfin à la racine du sujet, là où j’ai le vrai pouvoir, quand je suis prête à laisser émerger les solutions intérieures.

    Reste à décider si j’ai besoin d’être bousculée, ou au contraire d’une infinité de douceur. Ça dépend… des sujets.

Pas de baguette magique

Pour résumer, selon la violence du stimulus, mais aussi mon degré de conscience, mon degré d’intériorité, mon degré de responsabilisation, mon désir :

  • Parfois j’ai besoin d’être au fond de ma grotte et de pleurer sur mon sort d’incomprise (merci aux merveilleux canapés et oreillers qui comprennent très bien ça !).
  • Parfois j’ai besoin de raconter mes malheurs à quelqu’un qui va me plaindre (et ça fait du bien !).
  • Parfois j’ai besoin de partager mes difficultés à quelqu’un qui a une belle écoute active et sensible, qui pourra me questionner sans projections et rebondir sans jugements, me faire sentir que j’appartiens, que je suis comprise (oh que c’est bon, juste ça !).
  • Parfois j’ai besoin de comprendre pourquoi j’en suis là (thérapie, tests de personnalité, déblocages de l’inconscient, …),
  • ou d’acquérir des compétences identifiées comme utiles (mentoring, consulting, formations, stages).
  • Et parfois, mon vrai besoin, c’est de muer, lâcher une peau dans laquelle je ne me reconnais plus, en faire pousser une toute neuve qui convient à ce que je suis aujourd’hui, dire au-revoir à hier et bienvenue à demain.
    Un deuil, et une renaissance : prendre conscience de mes ressources inaccessibles jusqu’alors, m’ouvrir à une nouvelle vision de moi-même et du monde. C’est ce qui arrive lors d’une rencontre amoureuse, à l’arrivée dans une nouvelle tribu ou une nouvelle entreprise etc., ou… en coaching !

Sauf une : regarder ce qui est là !

Oui, parfois, je me dis que la plus grande sagesse pour moi c’est de « me foutre la paix ».
Juste de savoir regarder ce qui est là et de m’accepter comme je suis à cet instant là.
Me laisser traverser mes différents états en m’écoutant, en me consolant, sans me juger, en m’accueillant.
Apprendre de moi-même en écoutant mes ressentis et mes besoins, en me questionnant doucement, comme le ferais une amie.

Alors je réalise que pour me sentir en lien avec l’autre, les autres, le monde, pour nourrir mon besoin d’appartenance, j’ai avant tout besoin de m’appartenir, d’être en lien avec moi.

Et je me note qu’avant tout, j’ai besoin de prendre conscience de « où j’en suis » dans l’échelle des réactions et de respecter ça.
Dans mon expérience, c’est ce qui est le plus difficile. Quand je me sens en mal d’appartenance, le plus difficile, et le seul remède qui soit 100% en mon pouvoir, c’est de renouer le lien avec moi.

Et toi, où en es-tu ?

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